dimanche 14 décembre 2014

L'Histoire d'un amour - Catherine Locandro

J'avais oublié simplement
que j'avais deux fois dix-huit ans.



« Mon histoire, c’est l’histoire d’un amour… »  


1995. Comme chaque matin Luca boit son café en lisant La Repubblica avant de regagner le lycée dans lequel il enseigne. Mais ce matin, le journal parle de La Chanteuse et de son histoire d’amour, gardée secrète jusqu’à ce jour, avec un jeune italien. Luca. C’est donc de lui dont il est question. De son histoire. De son secret.

1967. La Chanteuse se produit dans une émission de la RAI, la télé italienne. Luca y fait de la figuration pour la seconde fois. La Chanteuse se remet à peine d’une tentative de suicide qui a suivi le suicide de l’homme qu’elle s’apprêtait à épouser, Le Poète. Luca admire Le Poète et curieusement lui ressemble un peu. Luca en est conscient.

Une ressemblance. Un amour différent mais commun pour Le Poète. Une histoire qui commence, L’Histoire d’un amour… 

Au-delà de l’ombre lumineuse de La Chanteuse qui plane tout au long du livre, l’intérêt est ailleurs.

Dans la somme des différences à surmonter, le milieu social, elle est une vedette, lui un jeune étudiant qui vit chez sa mère, et bien sûr la différence d’âge, elle a trente-quatre ans, lui vingt-deux, même si dans ces cas-là, on refuse toujours de les voir vraiment. Et bien sûr, le secret qu'il faut garder.

Dans l’aspect universel de l’histoire de cet amour, dans sa magie, dans sa complexité. Comme dans toute histoire d’amour, mais finalement peut-être encore plus que dans tout autre, on a peur, on doute, de soi, de l’autre, de la vie…

Dans l’écriture sensible et juste de Catherine Locandro, dans sa finesse, dans sa pudeur, une retenue qui vous prend aux tripes et qui vous fait tourner les pages la gorge nouée.

Un petit bijou, une histoire touchante, une histoire prenante, L’Histoire d’un amour… 

« Ciao amore, ciao amore, ciao amore, ciao » ♫ 



                                         Un grand merci aux Éditions Héloïse d'Ormesson.


"Le décès du Poète, son amant italien, qui avait mis fin à ses jours huit mois plus tôt lors du festival de San Remo, ainsi que sa propre tentative de suicide, lui donnait la dignité des veuves et le regard lointain de ceux que la mort a embrassés un instant avant de les rendre aux vivants. Une aura mystique et scandaleuse l'enveloppait, provoquant l'engouement du public et des médias."
 
"Il avait baissé la tête, ne se sentant pas capable d'affronter son regard, mais le visage de la tragédienne et sa lumineuse tristesse avaient eu le temps d'entrer en lui, à jamais fixés sur la surface sensible de son esprit."

"Ce que Luca racontait à Alberto, c'était en fait à la Chanteuse qu'il le racontait, même s'il évitait de poser ses yeux sur elle de peut d'être encore plus gêné. Elle s'en rendait compte, il en était certain. Il ressentait physiquement l'attention qu'elle lui portait, ce fil invisible tendu entre eux..."

"Elle réalisait à présent qu'elle avait cherché son père, dans les hommes qu'elle avait aimés, et qu'elle s'était heurtée à chaque fois à l'antagonisme de ses propres sentiments : le désir de s'abandonner et la nécessité de se préserver, l'attirance et le rejet."

"J'aurais aimé pleurer pour toi, je n'ai pas réussi. Ma douleur, mes regrets... Tout est resté en dedans, caché, comme notre histoire..."

 

ISBN 978 2 35087 275 9
126 pages
2014
15€

21 commentaires:

  1. J'avais déjà envie de le lire avant ton billet...
    Je vais me le procurer très vite...;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une écriture sensible au service d'une belle histoire... :)

      Supprimer
  2. Rhaaa, si tu dis "un petit bijou", c'est que je ne peux pas passer à coté !

    RépondreSupprimer
  3. Rôôôôhhhhhhhh que c'est le genre de livre qui peut me plaire aussi et tu le sais. Mais dis moi, l'histoire est entre imaginaire, réalité et biographie ? Tu laisses planer le doute entre celui du personnage principal et celui de Dalida ... c'est voulu ou est ce moi qui est mal compris ... ? ^^

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est un roman inspiré par l'histoire de...La Chanteuse ! ;)

      Supprimer
  4. Il était beau comme un enfant
    Fort comme un homme
    C'était l'été évidemment
    Et j'ai compté en le voyant
    Mes nuits d'automne

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il ne te manque plus que la robe à paillette et la perruque blonde... ^^

      Supprimer
    2. ça, c'est ma tenue de travail...

      Supprimer
  5. J'ai réécouté les chansons, et franchement, j'ai un doute ... J'adore le kitsch mais pas le sirupeux : tu en dis quoi ? Quant à imaginer le Bison en robe à paillettes et perruque blonde ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La première, je l'ai mise pour le clin d’œil avec le titre du roman bien entendu.
      La deuxième est pour moi bien éloignée du sirupeux. Quand on voit l'intensité de son regard au tout début et quand on sait qu'elle la chante en hommage à son amour disparu et quelles étaient ses intentions après l'avoir chantée, ça prend une dimension tout autre...

      Quant au Bison, je suis certain que tu voudrais voir ça autant que moi...
      Ou pas ! ^^

      Supprimer
  6. Jamais entendu parler de ce roman, c'est à priori tout ce que je n'aime pas. Et tu parviens à me tenter. Bravo!

    RépondreSupprimer
  7. Très beau billet... Suis très tentée!

    RépondreSupprimer
  8. Déjà le titre m’a fait craquer, il est comme la promesse d’un bon moment passé. Un titre plein de douceur, pour une histoire d’amour qui me semble émouvante et qui me toucherait en plein coeur, j’en suis certaine. Magique, complexe, tourmentée par la lourdeur d’un « secret»… Celui-là, je m’arrêterai un jour pour le lire.

    « Ciao amore, ciao amore, ciao amore, ciao ». Touchée, émue même…

    RépondreSupprimer
  9. Mais qui peut bien être cette mystérieuse chanteuse.... Je ne sais pourquoi, ça me fait penser à une affiche qu'on voit en ce moment, avec une longue chevelure vénitienne...

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...