vendredi 28 novembre 2014

Mes Littératures Européennes 2014 - Episode 4 - Dimanche (Suite et fin)




Dimanche après-midi. Passage par l’auditorium. Hubert Artus anime une table ronde ayant pour thème Regards de jeunes sur le monde : avec leur passé, ils rêvent d’avenir. Sont présents Hakan Günday, Zyian (Galaade) et Fabio Geda, Le dernier été du siècle (Albin Michel) accompagné de sa traductrice Dominique Vittoz dont j’avais déjà pu apprécier les qualités d’interprète l’an passé à l’occasion des Littératures Européennes consacrées à l’Italie.
Une table ronde encore une fois très enrichissante. 

« Ecrire, c’est le meilleur moyen de pense. »
« Partir avec une question, finir avec mille. »
 Hakan Günday 

« Le roman ne doit pas donner de réponses, il doit, au mieux, formuler des questions. » 
Fabio Geda

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Rapide passage ensuite au café littéraire animé par Eric Naulleau (oui, oui, vous avez bien lu) intitulé Raconteurs d’histoires, avec ironie et tendresses, les écrivains nous interpellent, en présence de Mileta Prodanovic, Ce pourrait être votre jour de chance (Intervalles) et Andreï Kourkov, auteur du Pingouin pour Le journal de Maïdan (Liana Levi).

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Puis, je flâne longuement à la librairie générale et surtout à la librairie jeunesse. La veille, j’y ai croisé Gilles Bachelet, Il n’y a pas d’autruches dans les contes de fées (Seuil jeunesse) et Claire Ubac, Jacques Cartier (L’école des loisirs).

Source www.melanierutten.com

Cette fois, j’échange quelques mots avec l'adorable Mélanie Rutten, ses sources d’inspiration, ses méthodes de travail, pour nous offrir cet univers aux couleurs chatoyantes. Je repars ravi avec un exemplaire dédicacé de L’Ombre de chacun (MeMo) que j’ai lu dans la foulée.
Je repars aussi avec le 3ème tome des Carnets de Cerise, impossible de résister !



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Toutes les bonnes choses ayant une fin, C’est Velibor Colic qui a la lourde tâche de clôturer ce festival. Accompagné en musique par Simon Rico, journaliste au Courrier des Balkans, il nous offre une lecture de quelques passages de son roman Ederlezi, plongée délicieuse dans l’univers tsigane… Ses mots, son accent, encore un très beau moment.

 

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 Un grand merci à toutes les personnes qui ont œuvré à faire de cette édition remarquable des Littératures Européennes Cognac 2014 consacrées aux Balkans une totale réussite 



quoiqu’en pensent les âmes chagrines…


mercredi 26 novembre 2014

Mes Littératures Européennes 2014 - Episode 3, Samedi




Samedi matin, 10h00. Direction l’auditorium pour une rencontre Au cœur des Balkans pour le 10ème Prix des lecteurs  parrainé par le Groupe Garandeau. Rencontre animée par Gérard Meudal en présence de Slobodan Despot, Le miel (Gallimard), Drago Jancar, Cette nuit je l’ai vue (Phébus), Ognjen Spahic, Les enfants de Hansen (Gaïa). Srdjan Valjarevic, auteur de Côme (Actes Sud), malade, est représenté par son ami et traducteur Aleksandar Grujicic. 

Velibor Colic est absent à cette rencontre pour des raisons que j’ignore à ce moment-là mais que j’apprendrai quelques jours plus tard dans la presse mais sur lesquelles je ne reviendrai pas ici.

Voici en vrac quelques notes et propos des auteurs présents. 

Côme est un texte très autobiographique sous forme de journal dans lequel l’auteur intériorise douloureusement ce qui se passe dans son pays dans une atmosphère empreinte de mélancolie et de solitude. C’est aussi une satire pleine d’humour des milieux intellectuels. Une suite qui sortira au printemps 2015 exposera la lente convalescence de l’auteur liée aux effets de son abus d’alcool omniprésent dans Côme. 

Le miel est inspiré d’une d’histoire vraie ruminée pendant des années par son auteur. Slobodan Despot nous livre entre autre une belle citation qu’il attribue à Mark Twain : « La réalité a cette avantage sur la fiction qu’elle n’a pas besoin d’être crédible. » 

Il sera aussi beaucoup question de l’importance de la traduction au cours de cet échange, notamment grâce à la présence d’Alain Cappon, interprète et traducteur d’Ognjen Spahic sur Les enfants de Hansen (Gaïa), récit sur une des dernières léproseries d’Europe. 

« Le traducteur est au service de l’auteur. » « Il faut entrer dans le livre pour arriver à le traduire et surtout trouver les bons mots et ainsi respecter le travail de l’auteur. » « Un livre traduit doit faire oublier qu’il l’est ! » 

Au terme de cette rencontre, le 10ème Prix des lecteurs est remis à Slobodan Despot pour Le miel. 

Source http://www.charentelibre.fr/


Grand moment tant l’auteur semble sincèrement touché par ce prix attribué par un jury de plus de 800 lecteurs de médiathèques de la région Poitou-Charentes. Un vrai beau moment d’émotions. 

« J'ai les jambes sciées »

«  Je ne sais pas si les romans en lice ont eu 800 vrais lecteurs dans leur propre pays ! »

« Cette littérature est le lien le plus sûr que vous ayez avec cette autre Europe. »

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L’après-midi, Comment survivre au monde contemporain ? Entre individualisme, monde virtuel et appât du gain, débat très intéressant mené par Catherine Pont-Humbert en présence du belge plein d’humour Thomas Gunzig, Manuel de survie à l’usage des incapables (Au Diable Vauvert), de Dimitris Sotakis, L’Argent a été viré sur votre compte (Intervalles) et Zoran Zivkovic, L’écrivain fantôme (Galade). 

« Un écrivain écrit pour exprimer comment lui-même vit le monde. » Dimitris Sotakis 

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La rencontre suivante intitulée Tsiganes, « Poètes de grand chemin » met en présence Velibor Colic, Ederlezi (Gallimard) et Claire Auzias, Les poètes de grand chemin (Michalon).

Elle est arbitrée par Nathalie Jaulain. Bien qu’un peu excessif, j’emploie à dessein le terme « arbitrée ». En effet, dans son roman, Velibor Colic emploie le terme « tZigane » au lieu de « tSigane ». Ce que la sociologue et historienne Claire Auzias ne va pas manquer de lui faire remarquer. On emploie « tSigane » pour les individus et « tZigane » pour parler de la musique. S’en suit un échange un peu tendu. Et le public de rire à la réaction pleine d’humour de Colic ce qui n’est pas vraiment du goût de la sociologue… Au terme de la rencontre, les deux auteurs se murmurent quelque chose et s’embrassent finalement sous les applaudissements du public !


Je réalise du coup que j’ai omis de vous parler de ma séance ciné de jeudi soir et qui était présentée par la même Claire Auzias. J’ai même rencontré des tsiganes heureux, un drame yougoslave de 1967 réalisé par Aleksandar Petrovic.

Une histoire dure et violente qui nous montre les difficiles conditions de vie dans le monde tsigane. Le film nous offre de belles séquences dont celle où le héros ivre laisse échapper des milliers de plumes d’oies blanches d’un véhicule qui roule. Un moment plein de poésie qui contraste au milieu de toute la boue omniprésente à l’image.



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Source http://www.charentelibre.fr/


A 19h00, vient ce qui est pour moi le point d’orgue de ce festival, un grand entretien d’une heure animé par Fabio Gambaro avec Erri De Luca, récompensé du Prix Jean Monnet de la Littérature européenne 2014. 

Erri De Luca parle un français parfait, je vous laisse tout simplement vous régaler des quelques citations que j’ai retenues de ce magnifique entretien. 

« Je ne suis pas un écrivain, je fais l’écrivain. »

« Je fais cette activité d’écrire. »

« J’ai commencé à 11 ans, l’histoire d’un poisson. »

« J’ai toujours fait l’écriture. »

« C’est un lecteur qui décide que je suis écrivain. »

« Mon écriture n’a rien à voir avec le mot travail. »

« J’avais sué avant d’arriver à la page. »

« L’écriture est une activité de fête. »

« Je suis un rédacteur des histoires que la vie m’a offert. »

« L’écriture est un acte de résurrection de lieux et de personnes du passé
pour les arracher de cette absence. »

« Ma deuxième langue est l’italien, ma langue est d’abord orale. »

« Mon « style » est la rédaction d’une voix orale. »

« Mes phrases ne sont pas plus longues que le souffle qu’il faut pour les dire. »

   
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mardi 25 novembre 2014

Mes Littératures Européennes 2014 - Episode 2, Vendredi




Vendredi. Le soleil illumine toujours le festival. Je prends en cours un café littéraire intitulé « Guerres intimes et collectives, Des femmes dans la tourmente de l’histoire » animé par Catherine Pont-Humbert en présence de Dasa Drndic, Sonnenschein (Gallimard), et Drago Jancar, Cette nuit je l’ai vue (Phébus).

Ensuite, j’assiste à la projection de Vares, là où les humains sont restés des humains, documentaire réalisé par Sébastien Colson et Laurent Déthès
Vares, petit ville de Bosnie qui ne demande qu’à se reconstruire. Des portraits d’hommes et de femmes particulièrement touchants. 
La projection est suivie d’une discussion avec Sébastien Colson également auteur d'un lire intitulé Yougonostalgia (Vers l’Est). 
N’hésitez pas à aller consulter la page Facebook du film pour en savoir plus :

Sébastien Colson

Plus tard, je flâne entre la grande librairie du rez-de-chaussée et la librairie jeunesse au 1er étage.

Le soir, à 20h00, je me rends aux Quais Hennessy pour assister à une lecture musicale de La Petite communiste qui ne souriait jamais par son auteur en personne, Lola Lafon. Curieusement, ma réservation semble être passée aux oubliettes… Heureusement, j’ai le mail de confirmation sur mon IPhone, merci la technologie !

Lola Lafon
Alors que je m’attends à une simple lecture accompagnée d’un peu de musique, quelle ne fut pas ma surprise !

Lola Lafon ne se contente pas de lire des passages de son livre, elle est accompagnée de ses trois musiciens et elle chante ! Les passages de lectures sont donc entrecoupés de chansons connues ou pas, en français, en anglais et même en… roumain, je suppose. J’espère ne pas dire de bêtise…

C’est en tout cas un merveilleux moment, plein de passion, qui donne envie de lire son livre et qui nous fait découvrir une artiste aux multiples facettes. Un très beau moment longuement applaudi par le public.


La soirée se termine par un cocktail, à base de Cognac bien entendu, offert par la maison Hennessy en présence de quelques auteurs présents sur le festival.




 

Le billet de Eeguab sur Cette nuit je l’ai vue de Drago Jancar.

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