dimanche 29 novembre 2015

Mes Littératures Européennes Cognac 2015 !



Du 19 au 22 novembre se tenait à Cognac l’édition 2015 des Littératures Européennes consacrée cette année à Londres.

Le programme du jeudi et du vendredi, habituellement dévolu aux lycéens, a été chamboulé en raison des événements du vendredi 13 novembre. Les consignes de sécurité étant drastiques, impossible pour eux de quitter les établissements et de rencontrer les auteurs. De plus, certains auteurs annoncés n’ont pu être présents. La déception est grande pour tout le monde…


Le jeudi après-midi, j’ai avec plaisir assister à un « café littéraire » intitulé Loin de la civilisation, le courage d’une femme en présence d’Isabelle Autissier qui reçoit le Prix du Club Soroptimist de Cognac.
Sa vie, ses expériences, son engagement, une femme passionnante qui m’a donné envie de découvrir son roman Soudain, seuls

« Il faut arrêter de se voir en dehors ou au-dessus de la nature. »
« La littérature peut nous faire penser ou agir autrement. »

Le vendredi après-midi, je suis arrivé trop tard pour assister à la projection du film de Thierry Binisti, Une bouteille à la mer, tiré du roman de Valérie Zenatti, Une bouteille dans la mer de Gaza. Je me rattraperai dès que possible. Mais j’ai eu la chance d’assister à une rencontre entre Valérie Zenatti et l’anglaise Anne Fine dont j’ai lu quelques aventures du Chat assassin et dont je vais enfin lire Le Passage du diable

Les deux femmes, qui écrivent de la littérature jeunesse et adulte, nous ont éclairés sur leur vision des différences et des similitudes entre les deux. Un échange très intéressant. Interrogée sur son expérience avec le cinéma pour Mrs Doubtfire, tiré de son roman, Anne Fine nous a confié avoir détesté cette adaptation assez éloignée. Elle nous a bien fait rire, affirmant que quand un réalisateur veut acheter les droits d’un livre, les anglais disent « Take the money and run !! ». Racourci qui a le mérite d’être clair ! Sa seule satisfaction dans cette histoire vient du gros chèque qu’elle a reçu. Valérie Zenatti est, elle, beaucoup plus enthousiaste, d’autant plus qu’elle a participé à l’adaptation de son roman, tout en mentionnant que ça ne lui a pas rapporté autant d’argent.

Quelques achats...

Beau moment aussi, juste après, quand deux lycéennes sont venues, de leur propre chef, remettre le Prix Jean Monnet des jeunes Européens à Chabname Zariâb pour Le Pianiste Afghan. L’auteure était malheureusement absente, retenue auprès d’un proche blessé à Paris. Les deux autres auteurs en lice sont Neil Gaiman pour L’Océan au bout du chemin, également absent et Valérie Zenatti. Les deux jeunes filles ont lu les « compliments » préparés pour les auteurs. Seule Valérie Zenatti l’aura entendu en direct, et en ressort visiblement très touchée.

Au milieu, Valérie Zenatti...
 
Le vendredi soir, je n’assiste pas au « Concert dark-folk » de Neil Halstead, déjà complet quand j’ai voulu réserver. Je n’assiste pas non plus à la diffusion du Grand Sommeil d’Howard Hawks, que j’ai vu sur Arte il y a quelques mois à peine. 


Le samedi matin, rendez-vous au théâtre de Cognac, L’Avant-scène, pour une rencontre intitulée Londres, personnage de roman ? et la remise du Prix des lecteurs, en présence de Rosie Dastgir (Une petite fortune), John Ironmonger (Le Génie des coïncidences), John King (White trash) et John Lanchester (Chers voisins).

Évocation de Londres, ville-monde, ville qui serait différente du reste de la Grande Bretagne mais aussi de toute l’Europe, ville du grand mélange, dont les prix flambent pour mieux éloigner les gens du centre, ce qui en même temps en élargi les frontières…
Fin de la rencontre avec la remise du Prix des lecteurs à John Ironmonger pour Le Génie des coïncidences.

Source : www.sudouest.fr


L’après-midi, direction les chais Meukow et le magnifique Espace Guyenne pour une rencontre intitulée POLAR : black is back ! en présence de Martyn Waites pour La Chambre blanche et François Rivière pour Le divin Chesterton.

Une interprète, Martyn Waites, Gérard Meudal et François Rivière

Deux auteurs aux univers totalement opposés. Rivière, anglophile revendiqué, et Waites qui revendique, lui, plus volontiers une influence américaine. « Le grand écart » comme me le fera remarquer  un célèbre blogueur, venu From the Avenue, que j’ai le plaisir de rencontrer pour la première fois.
J’y découvre un François Rivière passionnant que je retrouve avec plaisir un peu plus tard pour échanger sur ses livres que j’ai lus (Agatha Christie, La romance du crime et La rendez-vous de Seven Oaks), sur sa biographie de Chesterton qu’il m’a donné envie de découvrir, sur Agatha Christie, Truffaut et Hitchcock sur lequel il s’apprête à écrire. J’attends ça avec impatience…

Et croiser Valérie Zenatti dans les rues de Cognac…

Puis retour à La Salamandre pour un « café littéraire », intitulé Aimer Londres et l’écrire en présence de François Rivière, encore,  et Stefan Brijs pour Courrier des tanchées

Ensuite, remise du Prix Jean Monnet à Christoph Ransmayr pour Atlas d’un homme inquiet en présence de Gérard de Cortanze, Président du Jury, dont j’ai retenu cette phrase de son intervention :  

« La culture est un rempart contre l’obscurantisme. »

L’entretien entre Christoph Ransmayr et Sophie Julien, qui parle d’Atlas d’un homme inquiet comme « d’un livre où l’on sent le cœur battre », est encore une fois un moment  fort qui donne vraiment envie de découvrir cet auteur, encore un !

« Être capable de regarder la nature peut lui donner un sens... »
« Il n’y a rien d’autre que j’aimerai faire que raconter… »

Encart publié dans Le Monde des livres du vendredi 27 novembre 2015


La rencontre se conclut par une lecture d’Attaque aérienne,  texte issu du livre de Ransmayr, par la comédienne Renata Scant. Personnellement, je n’ai pas trouvé que sa voix se prête vraiment à ce genre de lecture mais ce n’est là que mon avis…


A 20h30, direction l’auditorium de La Salamandre pour la projection du film My son the fanatic de Udayan Prasad, présenté Rosie Dastgir, film dont je vous reparlerai.


Et croiser Christoph Ransmayr dans les rues de Cognac…


Le dimanche, pour rien au monde je n’aurai raté le café littéraire consacré à Manderley et les demeures anglaises : invitation au romanesque en présence de François Rivière, toujours, et de la traductrice Anouk Neuhoff, qui a justement retraduit Rebecca de Daphné du Maurier.
Évocation de Manderley for ever la biographie de Daphné du Maurier de Tatiana de Rosnay que j’ai dévoré et de nombreux livres anglais dans lesquels les maisons, châteaux, ou manoirs ont un rôle prépondérant. J’en repars avec une longue liste de livres à découvrir. 
François Rivière est décidément un auteur qui gagne à être encore davantage connu et quelqu’un que j’écouterai des heures en savourant une bonne tasse de thé earl grey…

Vient ensuite le moment de découvrir Graham Parker auquel Eric Naulleau vient de consacrer une biographie intitulée Parkeromane. On découvre un Naulleau, totalement fan, débordant de faire partager sa passion pour le rockeur-auteur. La grande complicité entre les deux hommes fait plaisir à voir. Le Rock et la plume…

Je profite de la croiser à la sortie de l‘auditorium pour échanger quelques mots avec Anouk Neuhoff,  de sa nouvelle traduction de Rebecca, des livres dont elle nous a parlé un peu avant. Je découvre une femme non seulement ravissante (sa photo dans le programme ne lui rend vraiment pas justice !...), mais surtout d’une grande humilité et d’une grande gentillesse.

Je n’assisterai pas à la lecture-concert de clôture starring Graham Parker et Eric Naulleau. Le concert est complet. Il fallait semble-t-il retenir les places mais comme ce n’était indiqué nulle part, il fallait sans doute surtout le deviner !


Le hall de la Salamandre abritait une exposition de l'illustrateur Glenn Baxter.

Quelques achats que je me suis fait dédicacer....

 

Rendez-vous l'année prochaine pour une édition placée sous le signe 

des villes européennes jumelées avec Cognac à l'occasion des 1000 ans de la ville !


jeudi 26 novembre 2015

Lettres à mon père - Didier Lett



Je suis en retard pour publier mon avis sur ce livre. Pourquoi ? Parce que j’ai eu du mal à entrer dedans, du mal à m’y intéresser. Et pourtant…

Pourtant, j’avais très envie de le lire quand j’ai accepté la proposition de Babelio.

Pourtant, des lettres d’enfants adressées à leur père, ça ne pouvait que me parler.

Pourtant, à travers ces lettres, on en apprend beaucoup sur l’évolution des rapports parents-enfants et de la société au fil des siècles, du Moyen Âge à nos jours.

Pourtant, j’ai beaucoup aimé la lettre de François Truffaut à son père. « Non, je n'ai pas été un "enfant maltraité" mais simplement pas "traité" du tout, pas aimé. » De toute cette colère, de tout ce ressentiment, il fera un film.

Pourtant, j’ai également beaucoup aimé la lettre de Jean Gabin à son père. Ce mélange de crainte et de respect. Obligé de lui quémander de l’argent, il craint la colère de ce dernier. « Je vais te demander quelque chose, mais avant tout, ne pousse pas les hauts cris ! » C’est d’ailleurs une constante tout au long de ces lettres, les enfants réclament de l’argent à leur père. Constante aussi, les rapports souvent compliqués, la nature est ainsi faite…

Pourtant, j’ai aimé les mots qu’Einstein adresse à son fils, ceux de Françoise Dolto à son père, les échanges de Victor Hugo avec sa fille Léopoldine. Et comment ne pas être touché par la lettre, posthume, d’Elsa Wolinski à son père ?...

"Papa, on dirait que tu dors.
Mais tu dors pas, t'es mort.
Pour dehors, Wolinski est vivant.
Mais pour moi, t'es plus là.
Elsa a perdu son papa."

Pourtant, pour être totalement honnête, je me suis surpris à piocher et piocher encore, ici ou là, dans ces lettres ou à relire un texte de présentation de l’auteur, et universitaire, Didier Lett. D’ailleurs, c’est peut-être là que le bât blesse un peu, le côté travail universitaire qui manque un peu de fantaisie. De plus, il est clair que mon intérêt pour ces lettres allait de pair avec mon intérêt pour les personnalités évoquées. 

Au final, une lecture en demi-teinte pour moi mais il pourrait bien en être autrement pour vous.


 Merci à Babelio et aux Éditions Le Robert


"C'est comme ça qu'on apprend le mieux, quand on fait les choses avec tellement de plaisir qu'on ne voit pas le temps passer." [ Albert Einstein à son fils ]

"Il est fâcheux qu'en province on ait de si fausses idées sur le monde littéraire ; le mot excentrique est synonyme d'artistique ; et rien n'est plus erroné ! Il y a tel de nos bourgeois qui, avec ses habitudes de maniaque, de braque, l'est cent fois plus que le plus fameux excentrique des artistes !" [ Jules Verne à son père ]

"C'est une maxime bien noble et bien vraie, que j'ai entendu souvent sortir de votre bouche : qu'il est d'un plus grand homme de savoir avouer sa faute que de savoir ne la point faire. [ Mirabeau à son père ]

L'avis de Potzina qui sort ses griffes !

ISBN 978 2 32 100723 4
128 pages
2015
9,90 €

mercredi 18 novembre 2015

Littératures Européennes Cognac 2015 - LONDRES, it's time !


Du jeudi 19 au dimanche 22 novembre
se tiennent à Cognac les Littératures Européennes Cognac 2015,  
salon littéraire dont je vous parle pour la 3ème année consécutive.

Après l'Italie en 2013 et Les Balkans en 2014, 
c'est cette année une ville qui est à l'honneur, Londres.

Cafés littéraires, rencontres avec des auteurs, projections de films, 
animations jeunesse et débats sont au programme.

  Programme qui est disponible sur le site du festival que je vous invite à consulter :
 
Retrouvez la liste complète des auteurs présents en cliquant ici
 
Vous pouvez aussi visiter la page Facebook
 
 

Venez nombreux !

  

mercredi 11 novembre 2015

Auschwitz, l’histoire d’un camp de concentration nazi - Clive A. Lawton



Auschwitz, l’histoire d’un camp de concentration nazi. Le titre parle de lui-même, pas besoin d’en rajouter beaucoup plus. On sait tous de quoi il est question. On a tous des images d’horreurs qui nous viennent à l’esprit. Sauf que.

Sauf que, pour les plus jeunes, une bonne piqûre de rappel est toujours bienvenue. Ce livre est justement fait pour eux, à partir de 12 ans selon l’éditeur, Gallimard Jeunesse. Un livre particulièrement bien fait. La mise en page est attrayante, les chapitres courts richement illustrés, les explications claires sans être jamais rébarbatives avec parfois des extraits de témoignages de survivants. Certains clichés reproduits sont très rares, notamment issus de « l’album de Lili Jacob » dont l’histoire nous est racontée.

Toute l’histoire du camp est retracée, de sa création à sa fermeture. Point important, l’après est évoqué avec les procès des tortionnaires et un chapitre bienvenue sur le négationnisme qui se conclut sur ces mots : « Devant la justice, il a toujours été prouvé que ces négationnistes sont des menteurs et des falsificateurs. » Une bonne piqûre de rappel je vous disais ! 

Auschwitz, l’histoire d’un camp de concentration nazi, un ouvrage que je vous recommande.

ISBN 2 07 053910 5
48 pages
2002
14,00€

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