mardi 30 juillet 2013

Sad Girl

Kan Takahama

Casterman
ISBN 978 2 203 04063 2
87 pages
2012

(Lecture partagée avec Cristina)





Mes impressions: 

En dépit d’une couverture et d’un titre aux couleurs girly, ce manga ne donne pas dans la légèreté, loin de là.

Shiori, l’héroïne, réchappe d’une overdose de somnifère. Elle fuit un mari alcoolique et se réfugie chez sa meilleure amie de l’époque de la fac qui va l’initier à d’autres plaisirs illicites. Ensuite, elle va retrouver un ancien petit ami qui en fait voit plus en elle une bonniche pour lui et une nounou pour ses enfants qu’autre chose. Ce n’était qu’un début, au final, il va se révéler bien plus abject… Quant à son retour chez sa mère placé sous le signe de Dieu, "Oh my God !"

Prenez drogue, alcool, et autres paradis artificiels, ajoutez-y prostitution, inceste, violence, fanatisme religieux et la descente aux enfers sera complète. Secouez le tout et vous obtenez une histoire bien lourde durant laquelle quelques images de quiétude, trop peu nombreuses, permettent de sortir un peu la tête de l’eau pour reprendre une bouffée d’oxygène bienvenue.

Une histoire sans doute un peu "too much" pour être réellement convaincante et dans laquelle je ne me suis jamais véritablement senti en empathie. On traverse tout ça avec un certain détachement au détriment de la moindre once d’émotion. Mais je suis peut-être sans cœur ! 

Sad Girl… Sick Sad World…



 
 

dimanche 28 juillet 2013

Blast - 2 - L'évangile selon Saint Jacky

Manu Larcenet

Dargaud
ISBN 978-2-205-06759-0
204 pages
2011

(Acheté Espace Culturel Leclerc)



Quatrième de couverture:

Je mens. Je mens toujours. Je dis que je ne me souviens de rien, que je suis né du matin. Je dis que je comprends, qu'à votre place, sans doute, j'aurais ri aussi. Je mens pour un peu de repos, d'indulgence, pour le pardon de ma dissemblance. Je mens aussi pour ne pas vous massacrer à mon tour. 

Je mens toujours car, en réalité, je me souviens de tout.

******

Mes impressions: 

Ce deuxième volume s’ouvre sur une triste nouvelle, les policiers sont en effet alertés du décès de Carole Oudinot, victime présumée de Polza Mancini. On ignore toujours ce qui lui est réellement arrivé et même s’il a véritablement quelque chose à voir avec son destin tragique. La garde à vue continue pour Polza qui reprend le récit de ses errances, de ses souffrances, de ses délires, de ses plaisirs. Il tire indéniablement une certaine jouissance à s’exposer ainsi face aux deux policiers même s’il a parfois conscience de les dégoûter et qu’il partage leur dégoût. Son vagabondage va lui faire croiser la route d’un autre marginal, le fameux "Saint Jacky", une rencontre pour le moins mémorable…


De la difficulté de s’accepter quand on se sent, quand on est pachydermique ? Accepter le regard des autres ? Accepter les autres ? Devenir un pachyderme pour se protéger du monde extérieur ? S’oublier derrière sa propre carapace de gras pour mieux tenir les autres à distance ou du moins essayer... Et bien d’autres questionnements encore sur la différence, le sens de la vie, ce que l’on est, ce que l’on veut… Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j’erre comme dirait l’autre…

Le plus étrange dans cette lecture, ce sont les questions qui nous assaillent. Qui est vraiment Polza ? Qu’a-t-il vraiment fait ? Qu’est-ce qui l’a vraiment conduit à choisir cette vie marginale ? Pourquoi cette recherche éperdue du Blast ? Qu’est-ce qui se cache derrière ce qui est dit et surtout derrière ce qui est tu ? Où Larcenet veut-il nous emmener ? Mystères, secrets, haine de soi et des autres, fantasmes, divagations, hallucinations, non-dits…

Le plus surprenant, c’est qu’on adhère, on veut savoir, on veut comprendre, on aime ça et on en redemande. Larcenet nous tient et semble ne plus vouloir nous lâcher…Je referme donc ce livre avec beaucoup de questions en tête mais au moins une certitude, je lirai la suite !






Citation:

"Vous êtes sans doute de ceux qui ne se soûlent qu'à la communion du petit neveu ou au remariage de tata Jacqueline...vous pensez qu'en émoussant votre sens ou votre illusion contrôle, l'ivresse vous diminue...c'est une erreur...
L'ivresse n'est pas un asservissement, c'est une libération...c'est le seul moyen de se connaître sans se faire peur."

 ******

jeudi 25 juillet 2013

Locke & Key - 1 - Bienvenue à Lovecraft

Joe Hill
Gabriel Rodriguez

Milady
ISBN 978 2 8112 0451 8
168 pages
2013




Mes impressions: 

Bienvenue à Lovecraft, petite bourgade du Massachusetts, située sur une sorte de presqu’île, aux  côtes aussi rocailleuses qu’acérées. A l’extrémité de cette langue de terre, se trouve Keyhouse, imposant manoir victorien dont l’inquiétante architecture suffit à elle seule à vous donner des frissons. A côté, la tristement célèbre demeure de Norman Bates aurait presque l’air d’un coquet pavillon de banlieue de Wistéria Lane. C’est donc dans ce cadre enchanteur que la famille Locke va trouver refuge après avoir échappée à une véritable boucherie. Le père n’a malheureusement pas eu autant de chance.

Toute la famille tente donc de se reconstruire une nouvelle vie dans un nouveau lieu suite à cette tragédie. Mais comment oublier de telles atrocités, après avoir failli y laisser sa peau, avoir vu sa mère tuer un des agresseurs à coups de hache, même quand on sait Sam Lesser, l’autre assaillant, derrière les barreaux au centre de détention pour mineurs de San Lobo ? Derrière les barreaux oui, mais pour combien de temps ?

C’est paradoxalement Bode, le plus jeune fils de la famille qui semble, à priori, le plus moins atteint par le drame même s’il pense bien sûr toujours à son père disparu. En partant explorer sa nouvelle maison, il va s’apercevoir que Keyhouse est encore plus étonnante qu’elle ne peut l’être au premier abord. En effet, il réalise que quand il passe une des portes, il devient fantôme et peut ainsi observer son frère Ty ou sa sœur Kinsey à leur insu. Plus effroyable encore, en découvrant plus avant le domaine, il va découvrir qu’un bien étrange personnage habite au fond d’un vieux puits.

Mystères à foison, secrets liés à de drôles de clés, fantômes, revenants, meurtres atroces, violence, éclaboussures de sang, âmes sensibles s’abstenir mais pour les amateurs, foncez, vous ne le regretterez pas ! On ne s’ennuie pas une seconde, le dessin est actuel, vif, dynamique, la narration rythmé, le découpage souvent plein de suspens, un vrai bon thriller, une vraie bonne surprise. Une fois, ce premier tome refermé, une seule envie vous anime, ouvrir le deuxième pour découvrir quelles énigmes abritent encore cette série d’autant que la fin ouverte annonce une suite toute aussi terrifiante…

A noter, que Joe Hill, qui scénarise, n’est autre que le fils de Stephen King, il semble qu’il y ait un gène du talent et de l’horreur dans la famille King. Détail amusant, en début d’ouvrage, c’est à sa mère Tabitha que le fils fait une dédicace, papa appréciera… D’autant que c’est le père qui est assassiné au début de l’histoire… Bon, j’arrête là mes extrapolations sans véritable fondement. 

Locke and Key, ouvrez, lisez et…tremblez !...


 Vite, la suite !


Découvrez l'avis enthousiaste de Jérôme

mercredi 24 juillet 2013

Peter Pan - 3 - Tempête

Régis Loisel

Éditions Vents d'Ouest
ISBN 2 86967 579 7
63 pages

(acheté chez Troc.com)


Mes impressions:

Revenu vivant de l’Opikanoba, Peter a encore fort à faire. Tout d’abord, repousser, à ses risques et périls, les avances d’une prétendante un peu trop zélée. Ensuite, sa tâche la plus ardue va être de préserver la survie du peuple de l’imaginaire face à la terrible menace que représente le sanguinaire capitaine Crochet, prêt à toutes les infamies pour s’approprier leur trésor. Un trésor à la valeur inestimable pour les habitants de l’île mais qui n’a rien à voir avec ce que peuvent imaginer Crochet et ses pirates.

Une ruse va être mise en place afin de berner le capitaine. Malheureusement, au cœur de la nuit, à proximité de la terrifiante île du crâne enclavée par une multitude de récifs acérés et meurtriers, rien ne va se passer comme prévu. C’est à une mer déchainé que Peter et ses amis se retrouvent confrontés. La fureur des éléments déchainés combinée à la hargne et l’âpreté du capitaine ne peut mener qu’à une seule issue, la mort.

Mondes réels ou imaginaires, la noirceur est plus que jamais de mise dans cet opus. Violence physique, violence verbale, violence morale, malgré des touches d’humour savamment distillées la gravité l’emporte encore sur la légèreté. Loisel nous captive et nous transporte grâce à sa brillante et toute personnelle réinterprétation de cette histoire.

Tempête, un ouragan de conséquences dans la vie de Peter Pan !...
 

dimanche 21 juillet 2013

Calvin et Hobbes 9 - On n'arrête pas le progrès !

Bill Watterson

Éditions Hors Collection
ISBN 2 258 00025 4
64 pages
1991 / 1995

(Acheté dans un vide-grenier)




Mes impressions: 

Qui fait enrager ses parents à force de leur jouer de mauvais tours ? Qui « enferme dehors »  sa baby sitter ? Qui se retrouve poursuivi par un dinosaure dans la cour de son école ? Qui se transforme en Hyperman « ami du bon droit, ennemi de l’oppression,  amoureux de la liberté » ? Qui se transforme aussi en Spiff, explorateur interplanétaire ? Qui se fait sauter dessus par son tigre (en peluche ?!?...) chaque fois qu’il franchit le seuil de la maison ? Qui se retrouve inexplicablement à marcher au plafond ? Qui voit sa taille mystérieusement augmenter ? Qui se transforme en géant surplombant les immeubles de la ville ? Qui se retrouve sur un glacier à faire de la luge au milieu des mammouths ? Qui s’en prend invariablement à sa voisine Suzy ? Qui se dédouble et finit par se multiplier ? Qui a une imagination aussi débordante que délirante ? Oui, qui ?

Qui ? Mais c’est ma tête de thon préférée, celui qui m’amuse à coup sûr, c’est Calvin bien sûr !



 

vendredi 19 juillet 2013

Ainsi mentent les hommes

Kressman Taylor

Le Livre de Poche N°30660
ISBN 2 253 11570 3
153 pages

(Acheté dans un vide-grenier)


Mes impressions: 

Humiliation, Remords, Mélancolie et Solitude sont les maîtres mots mais en premier lieu les titres des nouvelles composant ce recueil de Kressman Taylor.

Confrontation cruelle entre adolescence et monde adulte, qui ne peut laisser indifférent, quatre nouvelles aux chutes vertigineuses par la puissance des sentiments savamment tissés.

Comment ne pas être peiné par le regard résigné de cette mère dont le fils va se servir pour se valoriser face à un père et un époux si dur ? Comment ne pas être touché par le déchirement intérieur du fils en question qui réalise l’aspect odieux de ce qu’il vient de faire ? Parvenir à plaire à un de ses parents au détriment de l’autre dont on sait que son amour nous est acquis.

Comment ne pas être révolté par cet enseignant qui utilise la détresse d’une élève au physique ingrat pour se mettre en avant en amusant la classe à ses dépens ? Cruauté de celui qui détient le pouvoir, en use et en abuse.  La punition sera à la hauteur de l’indignité de l’acte.

Comment ne pas être touché, comment ne pas se laisser emporter par l’écriture de Kressman Taylor qui se fait experte dans l’art méticuleux de la broderie de l’intime ?

°°°°°°°°°°

Extrait:

"Cette fois, Mr. Prosétait allé trop loin. Avec un gémissement de douleur, Angie se traîna hors de l'enceinte de son pupitre et s'enfuit de la classe en pleurant. Aveuglées par les larmes, elle prit la porte de travers; son postérieur informe fut un instant bloqué puis se dégagea. Comment Mr. Pros aurait-il pu savoir qu'elle n'avait pas de mère, que c'était la seule de ses enfants que son père avait emmené avec lui, pour protéger sa douceur et sa naïveté ? Comment Mr. Pros aurait-il pu comprendre quoique ce soit à ses besoins ? Il n'était pas professeur par désir d'instruire ou par amour de sa discipline. Il enseignait parce que l'enseignement était un métier propre, parce que, comme il le répétait à sa femme depuis des années, dès qu'on avait son certificat et sa nomination, on était à l'abri: plus personne ne pouvait vous déloger. C'était l'emploi la plus sûr au monde."

 °°°°°°°°°° 

 

mercredi 17 juillet 2013

Terre de rêves

Jirô Taniguchi

Casterman Écritures
ISBN 978 2 2 203 39619 7
175 pages
1992 / 2005

(Lecture partagée avec Cristina)







Quatrième de couverture:

"Revenir vivant. Voilà le seul cadeau que je pouvais ramener à ma femme
pour me laisser réaliser mon rêve." 

Mes impressions: 

Ce manga regroupe cinq histoires de Jirô Taniguchi prépubliées au Japon à différentes périodes dans le magazine Big Comic. Les quatre premières sont liées, la dernière est totalement indépendante.

"Il y avait là-bas un large espace au bord de la rivière…"

Cette phrase sert d’introduction et de conclusion à la première histoire intitulée Avoir un chien. Il y est question de la fin de vie du chien d’un jeune couple. Leur compagnon de près de quinze ans est sur le point de les quitter mais semble résister comme pour retarder un peu l’échéance fatale et profiter encore un peu de la prévenance et de l’amour de ses maitres. Ces multiples attentions envers ce chien à l’agonie peuvent bien sûr sembler excessives mais sans enfant, le couple semble avoir reporté son amour sur leur animal domestique. Tendresse, émotion, tristesse, compassion, baignent l’ambiance générale et les amoureux des animaux s’y retrouveront sans aucun doute.

Un an plus tard, la douleur de la perte toujours vive, une voisine va plus ou moins leur forcer la main et leur donner une chatte. Petite détail qu’ils vont rapidement découvrir, elle attend des chatons. Et maintenant…un chat raconte les péripéties liées à l’arrivée du matou puis de ses petits.

Dans Vue du jardin, c’est plutôt de leur nouveau quotidien de propriétaires de chats dont il est question et de la difficulté de se séparer d’un chaton qu’on a vu naitre et dont on a accompagné les premiers jours sur terre.  Douceur, calme, tendresse et sérénité sont toujours de la partie. 

Quelques jours à trois voit l’arrivée inopinée de leur nièce dans leur vie, un aperçu de ce que pourrait être leur quotidien de parents. Les regrets, s’ils ne sont pas clairement exprimés, semblent indéniablement latents…

Univers et personnages radicalement différents pour La Terre de la promesse. Un père de famille qui a failli parvenir, à cent cinquante mètres près, à l’ascension hivernale de la face sud de l’Annapurna est titillé par l’envie de recommencer afin de ne pas rester sur cet échec et ce sentiment de frustration, d’inachevé. Sa rencontre rêvée ou réelle avec une panthère des neiges sera décisive à plusieurs reprises. L’animal semble être l’unique lien avec les autres histoires du recueil.  De plus, le titre Terre de rêves semble découler de cette partie.

En effet, je me suis demandé en quoi les premières histoires reflétaient cette Terre de rêves annoncée, je cherche encore… Même si une fois de plus Taniguchi fait du bon boulot, nous touche et nous émeut, l’ensemble a incontestablement un côté bancal. Une impression d’opportunisme de la part de l’éditeur à regrouper ces histoires et à donner à l’ensemble un titre plein de promesses qui ne sont, à mon sens, pas tenues. La quatrième de couverture ne fait que me conforter dans ce ressenti.

Terre de rêves…ou presque !

mardi 16 juillet 2013

The world is mine - 1

Hideki Arai

Sakka
ISBN 2 203 37323 7
208 pages
1997 / 2005

(échangé via www.pochetroc.fr)


Quatrième de couverture:

Toshi est un jeune homme à l'apparence d'étudiant modèle : Mon-chan a tout de la bête. Unis envers et contre tout, ils parcourent le Japon au gré de leurs caprices, disséminant des bombes artisanales et semant le chaos. Parallèlement, un mystérieux animal, baptisé " Higumadon " (" l'ours brun ") par les médias, décime sur son passage troupeaux, promeneurs et chasseurs... A travers la ballade sauvage de deux pieds nickelés, apprentis terroristes aux comportements déviants, Hideki Arai brosse un portrait au vitriol du Japon contemporain, à la violence saisissante.

*****

Mes impressions:

De quoi parle réellement ce manga, je serai bien incapable de vous le dire !

On y trouve deux adolescents plutôt idiots et violents. J’ignore ce qu’ils font à part être idiots et violents. Il y a une histoire d’ours aux proportions démesurées qui sème la mort sur son passage. D’où vient-il ? A-t-il un lien avec ces ados ? Je l’ignore et à vrai dire je m’en fiche royalement.

Globalement, le dessin est laid et désagréable à regarder. Les personnages, quant à eux, sont particulièrement hideux et même repoussants pour certains.

Au cas où vous ne l’auriez pas compris, j’ai détesté ce manga.

Je suis tout de même allé au bout de ma lecture car je suis un peu obstiné comme garçon et je n’aime pas donner mon avis sans avoir entièrement lu un livre, mais je dois reconnaitre que ce fut excessivement laborieux. J’avais le tome 2, inutile de vous préciser que je ne le lirai pas.

Pour conclure, je me contenterai de dire que “This world is NOT mine” !
 

*****

jeudi 11 juillet 2013

Les Enquêtes du Limier - 1 - Chien d'aveugle

Jirô Taniguchi
Itsura Inami

Casterman
ISBN 978 2 203 06311 2
240 pages
2011/2013

(Lecture partagée avec Cristina)


Mes impressions: 

D’un naturel peu disert, Taku Ryûmon, vit dans une immense propriété héritée de son grand-père, au cœur des montagnes japonaises, avec pour seul compagnon son chien Joe. Pour gagner sa vie, Taku exerce un métier bien particulier. Il est détective privé, spécialisé dans la recherche des chiens de chasse égarés. Et il ne déroge jamais à sa règle, uniquement des chiens de chasse.

Pourtant une affaire va le conduire à changer d’avis. Sous son allure de beau baroudeur taciturne, l’homme cache un cœur sensible. Quand l’animal disparu s’avère être le chien guide d’une jeune fille non voyante, il va faire fi de ses principes et s’employer à rendre son compagnon à la demoiselle désœuvrée.

Si recherches, investigations et filatures sont au rendez-vous de ce manga, le plus important est ailleurs, dans l’aspect humain. On découvre avec intérêt la formation et l’importance du travail d’accompagnement des chiens guides d’aveugle dans le quotidien de ces personnes. L’ensemble, particulièrement bien amené, nous interpelle, nous touche et nous en apprend beaucoup sur le sujet sans jamais être didactique.

Si le grand Taniguchi, inspiré ici d’un récit d’Itsura Inami, se montre moins poétique et nous émerveille moins que dans ses œuvres plus personnelles, ce manga n’en demeure pas moins un très bon moment de lecture, prenant, bienveillant et débordant d’humanité.

Les Enquêtes du limier, Chien d’aveugle, vous allez en prendre plein les yeux et plein le cœur…


  ๑ ๑


Citation:

"Au fur et à mesure du dressage...jour après jour...on voit Yûko devenir de plus en plus souriante... On la sent totalement heureuse de marcher, dehors avec son chien. En voyant ça, cela m'a donné une grosse envie de mieux connaître le labrador retriever. J'ignorais qu'un chien pouvait évoluer dans un tel environnement.
- Je n'avais jamais vu Yûko...épanouie comme cela. Pour les non-voyants, leur chien guide...n'est pas seulement un chien. C'est un ami...un partenaire de vie...c'est la moitié d'eux-même. En exagérant à peine...on peut dire que c'est leur lumière." 

  ๑ ๑

mardi 9 juillet 2013

L'île des oubliés

Victoria Hislop

Audiolib 
ISBN 978 2 35641 594 3
2013

(Masse Critique Babelio)





Mes impressions: 

Alexis, une jeune femme en quête de ses racines, débarque à Plaka, village natal de sa mère, en Crète. Elle va y rencontrer une femme qui a connu celle-ci autrefois et qui va lui raconter l’histoire de sa famille sur laquelle sa mère a toujours gardé un voile pudique ou honteux peut-être…

En effet, face à Plaka, au milieu des eaux turquoise, se dresse l’île de Spinalonga qui fut la dernière léproserie d’Europe. Cette île d’aspect paradisiaque servit autrefois à parquer les malades de la lèpre, éloignés des regards et de la vindicte populaire. Une double peine en quelque sorte, ajoutant aux souffrances inhérentes à la maladie, la séparation et l’éloignement d’avec les proches.

A travers trois générations de femmes, cette grande fresque familiale nous relate le destin de cette famille, rongée par les secrets, les drames et la maladie. L’amour est aussi de la partie pour le meilleur et parfois pour le pire…

Victoria Hislop aurait pu nous faire sombrer dans le pathos et le mélodrame le plus larmoyant  possible mais il n’en est rien. Au contraire son récit ne tire pas sur la corde sensible et s’avère plein d’espoir et de tolérance. On regrettera cependant un ensemble un peu classique et un certain manque de relief pour en faire une histoire vraiment mémorable.

La lecture de Pulchérie Gadmer et sa façon de prononcer les noms et mots grecs apportent dépaysement et couleur à l’ensemble.

Un grand merci à Babelio et  Audiolib pour cette découverte.


 Spinalonga, de nos jours...



L'avis enthousiaste d'une Manu





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