dimanche 31 mai 2015

Nuits tranquilles à Belém - Gilles Lapouge



Ce livre est magnifique ! Enfin, pour être honnête, je dirais que sa couverture est magnifique, pour le contenu, je suis un peu plus réservé.

Le héros arrive à Belém sur les traces de Blaise de Pagan. Mais sa quête première va être bouleversée par sa rencontre avec un gamin qui semble le reconnaître et l’appelle papa. "Papaï ! Papaï ! […] Tu es revenu. Tu es revenu." Il va se laisser entrainer et, non sans un certain plaisir, se glisser en terre inconnue dans une autre vie que la sienne…

La couverture donc avec ses ailes de perroquet aux couleurs chatoyantes est une véritable invitation au voyage. C’est d’ailleurs ce que je retiens de ma lecture, un mélange d’invitation au voyage et d’éveil des sens. La plume de l'auteur nous offre toutes sortes d’émotions visuelles, sensorielles et olfactives, les couleurs d’un coucher de soleil, la douceur des hanches rebondies d’une belle femme ou l’odeur d’une rue après la pluie.

Si le style de Gilles Lapouge ne m’a pas rebuté, je me suis d’ailleurs régalé de moult citations, je suis resté totalement extérieur à l’histoire entre indifférence et ennui.

Faites-vous votre propre opinion en partant à la découverte de ces Nuits tranquilles à Belém, en ce qui me concerne, je suis resté à quai… 

Et faites un tour chez le Bison qui lui a été embarqué !


Merci à Babelio et aux Éditions Arthaud.



Sur la droite, et assez loin il y avait une bâtisse. Dès que je l'avais aperçue, je m'étais dit qu'elle s'était perdue. Elle avait sûrement appartenu à une ville, il y a longtemps ou très longtemps, mais elle ne savait plus où elle avait mis sa ville. Elle avait même oublié sa rue. Elle était jaune et ocre. La couleur du vent. Enfin, la couleur de ce vent-là, car je connais des contrées où le vent est du cristal.

Je me méfie de ces formules. Le "génie d'un peuple", c'est de la parlotte. "Le" Français est ceci et "le" français est cela, ça ne veut rien dire ! Je connais des Espagnols modestes, délicats et même des Espagnols timides.

La pluie avait cessée. J'ai étouffé la flamme de la lampe. C'était une flamme bleue. J'étais bien. L'obscurité supprimait les pays.

Un homme n'est qu'un vaste "jadis". C'est comme les sables mouvants, plus on gigote pour oublier sa mémoire, et plus on s'enfonce.

Pour bâtir notre maison, il avait acheté des planches et des poutres chez Jordão, Jordão et Jordão, uniquement des bois précieux, car, en sa qualité de banquier, il avait eu des crédits avantageux, des crédits "en or massif", et notre cabane était bâtie en planches de jacaranda et d'acajou, comme "un palais des mille et une nuits", et, quand j'ai vu la bâtisse, j'ai pensé : "Comme un plais des mille et un nuls", car j'avais de rire un petit coup.

Un homme sans souvenirs, c'est rien du tout, c'est une bulle de savon.

ISBN 978 2 0813 3117 4
163 pages
2015
  15€ 

15 commentaires:

  1. Totalement embarqué ! Peut-être espérais-je entendre la voix de Chris en string brésilien chanter la garota de Ipanema à chaque méandre de la rivière, ou à chaque détour de page...
    Mais je comprends ton sentiment. Pour moi, ces nuits tranquilles à Belém, ou on adore, ou on s'ennuie. Pas de demi-mesure.

    Mais qu'est-ce qu'elles sont belles ces nuits noires brésiliennes...

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    1. Il vaut mieux garder le souvenir de la version de Joao. Tu serais déçu, et par ma voix et par ma chute de rein. Trop vieille pour porter des strings... surtout Brésilien...

      :D

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    2. Laisse-nous juger par nous-même... ^^

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  2. Comme quoi un livre voyage différemment d’une âme à une autre.

    Je pense que c’est une question de vécu, de souvenirs que l’on a au fond de soi mais aussi de préférence et de sensibilité. ;-)

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    1. Le Bison est un grand sensible alors que moi je suis un gros dur ! ^^

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    2. Hé ! Moi aussi je l'ai dure ! :)

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    3. Où comment chercher à s'en convaincre... ;)

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  3. Entre indifférence et ennui, ce sont des arguments imparables pour que je fasse l'impasse.

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    1. Tout cela n'est que mon avais, c'est-à-dire pas grand chose... :)

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  4. Même si tu n'es pas convaincu, je n'exclus pas de le lire un jour car les citations que tu as partagé m'ont plu. Je l'ajoute à mon vaste pense-bête ;)

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  5. Couverture magnifique, et comme je suis très superficielle, je vais aller me renseigner dessus!!

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  6. Je trouve que c’est beau de lire et de ressentir des émotions différentes les uns des autres. Ça prouve quelque part qu’on est unique, un peu comme le Petit Prince avec son renard… On voyage tous de manière différente, avec nos bagages et nos souvenirs. Difficile de dire sans l’avoir lu si je resterais amarrée ou non à ce voyage, mais j’ai déjà beaucoup aimé quelques uns de tes extraits…

    « Elle était jaune et ocre. La couleur du vent. Enfin, la couleur de ce vent-là, car je connais des contrées où le vent est du cristal » <3
    « Un homme sans souvenirs, c'est rien du tout, c'est une bulle de savon » <3

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    1. Chaque lecteur a sa propre vision d'un même livre...

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