dimanche 16 août 2020

DVD - Revenir - Jessica Palud (2020)

 

Dès l’ouverture, on sonne les trois coups, le rideau peut se lever.

Les coups se révèlent finalement être dus à un gamin qui lance son ballon sur les parois d’un hangar agricole. Le père du gamin n’est plus. L’oncle incarné par Niels Schneider rentre au bercail après 12 ans d’absence. Le retour du fils prodigue ? Pas si sûr.

Drame du monde paysan, on est chez des taiseux, on fronce les yeux, on parle peu. Mais on transpire beaucoup. Comme dans le vieux sud cher à Tennessee Williams. La moiteur ambiante ou sa lourdeur plutôt. On a le cheveu qui colle au front, presque un peu gras.

La mère est mourante. Le père en colère. La belle-fille débordée, même un peu négligée face à son beau-frère. Et pourtant, il y a des regards qui ne trompent pas. Ils vont finir ensemble ces deux-là. Un semblant de reconstruction de cellule familiale ? Mais qu’ils allaient faire ça dans la boue, je ne l’avais pas vu venir.

Les paysans, en plus d’être mal fagotés, auraient-ils tous le cheveu gras, la peau huileuse et pour habitude de forniquer dans la boue ? Comme des pourceaux ? Allez savoir… Mais c’est sans doute la représentation que s’en fait la réalisatrice Jessica Palud.

Palud signifie marécage en vieux français. Sans doute une explication à son goût pour l’élément liquide, l’humidité, la transpiration, la boue, la fange, la faïence sale de la salle de bain… N’oubliez pas, on est chez des pourceaux !

Tout cela me laisse une désagréable impression d’un théâtre de la vie un peu bancal. Mais peut-être est-ce le but recherché après tout.

Revenir. Pour réécrire une histoire familiale plus belle peut-être. Un film sur la perte, aussi bien à travers le deuil que l’effondrement du monde paysan porté par des comédiens plutôt justes dans l’ensemble.

Oubliez le Niels Schneider Apollon grec des Amours imaginaires de Dolan. S’il est toujours aussi beau, il a pris en maturité et il a une petite barbe de 3 jours légèrement négligée. N’oubliez pas, il incarne un fils de paysan ! Adèle Exarchopoulos (La Vie d’Adèle) oscille entre la fille de cité et la fille de ferme, le tout avec des yeux qui sentent le cul. Hélène Vincent qu’on ne présente plus est toujours parfaite en dépit de la brièveté de son rôle. Patrick d’Assumçao (L’inconnu du lac) se sort plutôt pas mal d’un rôle bien ingrat pour lequel on lui a essentiellement demandé de faire la gueule et d’avoir le cheveu gras. Il y parvient sans se forcer.

J’ignore si Revenir compte parmi les films les plus acclamés de la critique cette année mais vous l’aurez compris, la sauce n’a pas pris pour moi même s’il vaut sans doute mieux qu’une bonne part des films Netflix 2020.  Le film est la libre adaptation d’un roman de Serge Joncour disponible ici : https://amzn.to/2PEZx6D, aucune chance que je le lise.

À noter dans les bonus, outre les traditionnelles bandes-annonces, un poignant court-métrage intitulé Marlon et réalisé en 2016 par Jessica Palud.

 

 

Un film Pyramide Vidéo

"En DVD depuis le 07 juillet et également disponible en VOD"

Le site et la page Facebook de l'éditeur

 

 Merci à Cinetrafic et Pyramide Vidéo !

Jessica Palud
2020
Avec Niels Schneider, Adèle Exarchopoulos, Patrick d'Assumçao, Hélène Vincent...

 

8 commentaires:

  1. Bon bien je passe et puis je déteste avoir les cheveux gras qui collent.

    Si tu cherches bien en film étranger danois, coréen, espagnol, suédois... il y a de très bon films sur Netflix ;-)

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    1. Je sais, j'ai découvert plein de très bons films espagnols sur Netflix, surtout des thrillers d'ailleurs...
      N'hésite pas à me dire ceux que tu aimes !

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  2. et bah tu t'en sors pas mal pour donner ton avis sur un film que tu as pas trop aimé! l'exercice est compliqué parfois.Niels Schneider avec les cheveux gras ça m'intrigue ;-)

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    1. Ce n'est pas du tout un mauvais film, il m'a juste un peu agacé... ;)

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  3. des yeux qui sentent le cul... Intrigant... C'est une expression de la campagne charentaise pour définir les femmes ? :-)

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    1. Ce n'est absolument pas une remarque misogyne ! Je suis sûr que toi aussi tu dois avoir parfois, ou souvent d'ailleurs, les yeux qui sentent le cul ! ^^
      Sinon, tu sais ce qu'elle te dit la "campagne charentaise" ???...
      ;D

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  4. "des yeux qui sentent le cul" mdrrrrrrrrrrrr ^^
    Elle est bonne celle-là! ^^ ^^ ^^
    Pauvre Niels... il se laisse fucking aller avec ses cheveux gras qui sentent le purin et cette idée de s'envoyer en l'air dans la boue pfffff....
    Rien que pour lui et Adèele je serais quand même tentée de le voir!
    Gros becs à toé xxxx

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