mardi 29 octobre 2019

Une bête au paradis - Cécile Coulon


"Elle l’avait laissé dehors pour qu’il se vide de ses larmes, de sa colère, de ses coups, oubliant que larmes, colères et coups sont des fleurs qui poussent en toute saison, même dans des yeux secs, même dans des corps aimés, même dans des cœurs réparés."
 
Âpre. Voilà le premier mot qui me vient à l’esprit en refermant ce roman.

Un livre que j’avais une terrible envie de découvrir. Puis une fois commencé, j’ai traversé les 120 premières pages sans plaisir, sans envie, sans empathie, pas plus accroché par le style que par l’histoire. Quelle histoire d’ailleurs ? Un flou indéfinissable…

Masse critique oblige et désireux de ne pas en rester là avec Cécile Coulon que je languissais de découvrir, j’ai tout repris à zéro. On oublie tout, on recommence, retour au début. Et là, la connexion s’est faite. Les personnages ont pris vie, la qualité de l’écriture m’est apparue. J’ai finalement dévoré ce roman en quelques heures. Peut-être cette récurrente question de moment ?

Et puis, il y a des gens qu’il faut se donner la peine de découvrir pour les apprécier vraiment, des atmosphères qui demandent un effort avant de s’y glisser vraiment. Le goût de l’effort, on l’a indéniablement au Paradis, ce petit bout de terre isolé abritant la ferme d’Émilienne qui élève seule ses deux petits-enfants orphelins, Blanche et Gabriel. La vie ne les a pas épargnés et le temps n’arrangera rien à l’affaire. 

Une Bête au Paradis, c’est une tragédie, un roman de peu de personnages, presque un huis clos, tant on les sent étouffés par leur devoir, entravés dans leurs envies. Des personnages terriens, taiseux, robustes, entiers mais que la passion et encore plus la trahison risquent à tout moment de faire vaciller jusqu’à basculer vers l’irréversible.

Approchez-vous discrètement, en faisant attention aux petites branches mortes qui risquent de craquer sous vos pas, observez-les attentivement et méfiez-vous des apparences, la bête de ce « Paradis » n’est pas forcément celle que l’on croit…



Merci à Babelio et aux Éditions L'Iconoclaste !
 
 
ISBN  978 2 37880 078 9
352 pages
2019
18€

 

8 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ta critique, et ton auto-critique. J'ai dû lire son premier roman, et puis je crois que je dois en avoir un autre qui traîne quelques parts, faisant partie également de ses premiers écrits. Donc, Cécile Coulon, j'y reviendrais, à coup sûr...

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    1. J'avais tellement envie de découvrir ce livre et son auteure que je ne pouvais pas rester sur une impression bâtarde et j'ai bien fait...

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  2. jamais lu cet écrivain dont on me parle tant. J'ai prévu de lire celui-ci. et tu me donnes encore plus envie. merci !

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  3. Intéressante cette double lecture, cela m'arrive parfois, mais bien plus souvent je laisse tomber sans y revenir.

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    1. C'est peut-être ce que j'aurai fait si ça n'avait pas été une Masse Critique et j'aurai eu bien tort !

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  4. Très beau billet et auto critique comme le dit notre Bison :-*
    J'ai toujours cru que la connexion ou non à un livre est une question de timing. Ouvrir un roman c'est en même temps ouvrir un univers vaste situé dans un espace temps, une saison, des souvenirs, un état d'âme...
    Une belle autrice à découvrir donc!
    Lichouille ma grenoUille xx

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    1. Parfois, on n'aime vraiment pas un livre et on laisse tomber, ça m'arrive souvent. Mais là, je sentais bien que le problème venait de moi, pas du livre...
      J'ai bien fait de persister ! :)

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