vendredi 19 juillet 2013

Ainsi mentent les hommes

Kressman Taylor

Le Livre de Poche N°30660
ISBN 2 253 11570 3
153 pages

(Acheté dans un vide-grenier)


Mes impressions: 

Humiliation, Remords, Mélancolie et Solitude sont les maîtres mots mais en premier lieu les titres des nouvelles composant ce recueil de Kressman Taylor.

Confrontation cruelle entre adolescence et monde adulte, qui ne peut laisser indifférent, quatre nouvelles aux chutes vertigineuses par la puissance des sentiments savamment tissés.

Comment ne pas être peiné par le regard résigné de cette mère dont le fils va se servir pour se valoriser face à un père et un époux si dur ? Comment ne pas être touché par le déchirement intérieur du fils en question qui réalise l’aspect odieux de ce qu’il vient de faire ? Parvenir à plaire à un de ses parents au détriment de l’autre dont on sait que son amour nous est acquis.

Comment ne pas être révolté par cet enseignant qui utilise la détresse d’une élève au physique ingrat pour se mettre en avant en amusant la classe à ses dépens ? Cruauté de celui qui détient le pouvoir, en use et en abuse.  La punition sera à la hauteur de l’indignité de l’acte.

Comment ne pas être touché, comment ne pas se laisser emporter par l’écriture de Kressman Taylor qui se fait experte dans l’art méticuleux de la broderie de l’intime ?

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Extrait:

"Cette fois, Mr. Prosétait allé trop loin. Avec un gémissement de douleur, Angie se traîna hors de l'enceinte de son pupitre et s'enfuit de la classe en pleurant. Aveuglées par les larmes, elle prit la porte de travers; son postérieur informe fut un instant bloqué puis se dégagea. Comment Mr. Pros aurait-il pu savoir qu'elle n'avait pas de mère, que c'était la seule de ses enfants que son père avait emmené avec lui, pour protéger sa douceur et sa naïveté ? Comment Mr. Pros aurait-il pu comprendre quoique ce soit à ses besoins ? Il n'était pas professeur par désir d'instruire ou par amour de sa discipline. Il enseignait parce que l'enseignement était un métier propre, parce que, comme il le répétait à sa femme depuis des années, dès qu'on avait son certificat et sa nomination, on était à l'abri: plus personne ne pouvait vous déloger. C'était l'emploi la plus sûr au monde."

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12 commentaires:

  1. De Kressman Taylor je n'ai lu que le fameux "Inconnu à cette adresse", implacable, que je te conseille si tu ne l'as pas lu.

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    1. J'y viendrai un jour, c'est certain.
      Merci du conseil en tout cas.

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  2. C'est une lecture qui me tenterait bien. J'ai noté.
    Merci et bon W.E. FLaure

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    1. Certaines nouvelles sont plus fortes que les autres mais c'est vraiment à lire.
      Bon weekend à toi aussi.

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  3. Comment ne pas être embarqué par ton billet qui me donne envie de découvrir ces nouvelles...

    Touchée......Bravo !

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  4. Comment ne pas aller farfouiller dans les bouquinistes ce petit livre après un tel billet ?

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  5. Je me suis déjà arrêtée sur ce beau billet, mais là je prends le temps de laisser une trace de mon passage. Il y a ce titre qui m’intriguait, et puis cette si belle photo en page couverture.

    Plein de sujets m’interpellent dans ton écrit, le regard d’une mère, le déchirement d’un ado, la détresse d’un élève. Le monde est bien cruel parfois. Heureusement qu’il y a des auteurs qui crient à l’injustice, en leur nom…

    Beau billet manU ;-)

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    Réponses
    1. De cette lecture, je garde notamment des souvenirs d'ambiances marquantes...

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