jeudi 7 février 2013

La Belette - Comès



Mes impressions: 

Le vent souffle fort sur les plaines de la campagne ardennaise soulevant et emportant dans son sillage une multitude de feuilles mortes comme un rappel perpétuel d’un danger imminent ou de la mort qui semble roder et guetter les nouveaux arrivants d’une petite bourgade reculée appelée Amercœur, un nom qui rime avec rancœur…

Anne, enceinte, et Gérald, producteur de télé sans scrupules, viennent d’emménager avec Pierre, leur fils, un adolescent autiste. Pierre arrivé trop tôt n’était pas désiré par sa mère qui vit depuis avec cette culpabilité, comme si l’autisme de son fils était entièrement sa faute. La petite famille se retrouve confrontée aux gens du cru qui ne voient pas forcément d’un bon œil l’arrivée de gens de la ville chez eux.

Il y a Jules, l’inquiétant voisin, qui protège son fils Bébert, dégénéré lubrique qui dans son musée des horreurs secret collectionnent les images de femmes nues quand il n’est pas occupé à sacrifier des animaux pour assouvir ses instincts sadiques. Albert, le prêtre du village, lui considère la télévision comme "la nouvelle religion", néfaste, nuisible, responsable du désintérêt de ses ouailles pour son culte et de la perdition du monde en général. Il voit en Anne, future jeune mère, comme un espoir de renouveau. Alors quand celle-ci va se tourner vers le culte de Déméter, opulente déesse de la fécondité, à l’initiative de La Belette et de son père, le prêtre va déchanter… La Belette, mi guérisseuse, mi sorcière, doté de surprenants pouvoirs semble savoir beaucoup de choses sur la vie et le passé des gens du village. Et si elle avait un lien avec tous ces meurtres qui commencent à s’accumuler depuis quelques temps ? A vrai dire, ce ne sont pas les suspects qui manquent.

Un village isolé, un jeune ado mutique, des secrets qui ressurgissent du passé, une bonne dose de magie, un graphisme en noir et blanc, autant d’éléments pour un résultat d’une excellente tenue dans la lignée de « Silence » du même Comès, l’effet de surprise en moins. Deux petits bémols pour moi cependant, une histoire un peu moins touchante et le graphisme de la famille dont je me suis d’abord demandé s’il s’agissait d’extraterrestres en voyant leurs têtes allongés et leurs oreilles pointus ! Étrange… 



Aperçu...



Retrouvez une interview de Didier Comès dans Sud-Ouest à l'occasion du 40ème festival de la BD ici.


ISBN 2 203 33417 7
146 pages

(Acheté sur Priceminister)

4 commentaires:

  1. C'est vrai que le graphisme est étrange et n'est pas très attirant, en revanche : secrets qui ressurgissent du passé, autisme, couple, magie, ces seuls mots m'ont convaincu pour en savoir plus...

    Bon dimanche :D

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    Réponses
    1. On dépasse vite ce détail en se laissant emporter par l'histoire.

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  2. Pas lu cet album mais s'il est moins bon que Silence, je ferais peut-être l'impasse, à moins qu'il soit à médiathèque.

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